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D’abord, il y a le silence. Le temps est comme suspendu, rien ne bouge. La vie s’est arrêtée, les draps sont froissés, c’est l’attente. Rien ni personne ne vient troubler la quiétude de l’endroit. Voici la chambre baignée par les premiers rayons du soleil matinal, l’atelier solitaire tout engourdi encore par la longue nuit, la salle de bain et sa baignoire où stagne l’eau froide. Quelques traces d’une présence à présent évanouie témoignent de ce que tout cela est probablement temporaire. Bientôt surgira celui ou celle qui hante le décor. L’impression de solitude disparaîtra, tout recommencera le temps d’une soirée, d’une nuit, d’un instant.

S’il peint l’absence, en même temps que le silence et la beauté des lieux solitaires, Mathieu Weemaels entend surtout peindre un cheminement, « la trace d’un voyage intérieur » suggère-t-il, en vérité l’impression ressentie devant les choses inanimées qui l’entourent, ces objets du quotidien qu’il sait redécouvrir, et à sa façon magnifier, dont on comprend en les admirant qu’ils sont des compagnons fidèles de son trajet de peintre, étapes obligés d’un processus de création qui l’emporte au-delà des frontières de cet univers clos. Mathieu Weemaels pose un regard introspectif sur ce qui l’entoure et en même temps sur sa propre condition d’artiste, observateur attentif et scrupuleux des moindres variations de lumière.

La preuve s’il en était besoin que pour l’artiste, pour le peintre en l’occurrence, l’important n’est pas tant le sujet que la peinture elle-même. Le sujet est prétexte, tout en étant, magie suprême, le reflet d’une âme, d’une personnalité. Une dualité qui crée sur la toile cette osmose particulière, laquelle chez Mathieu Weemaels, se traduit par une palpable sérénité mêlée à un constante appétit des formes et des couleurs. Du grand art !

Mathieu Weemaels expose, aux côtés d'Anne Commet, à la galerie Olivia Ganancia, Paris 6e, jusqu'au 13 juillet.

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