C’est la vie qui grouille, la vie qui s’enfièvre, mystérieuse, sauvage, indomptée. C’est la vie qui s’extirpe, s’arrache, se déploie. Une force que rien n’enraye. Même pas la mort… Dans chaque peinture, dans chaque sculpture, c’est la vie qui gagne, même après que le dernier cri se soit éteint. 
C’est de l’énergie en fusion, en bouillonnements imprévisibles, en volcaniques résurgences. C’est de l’énergie impétueuse, qui porte l’espoir jusqu’aux tréfonds de l’oubli, qui anime même ce qui est inanimé. Au fil de l’œuvre, c’est de l’énergie qui gagne, qui diffuse, qui infuse, qui embrase tout ce qu’elle invente. 
C’est de la lumière. De la lumière qui éclate et qu’aucune obscurité ne peut durablement contraindre. C’est de la lumière qui émane de la moindre parcelle de matière, un perpétuel jaillissement au cœur duquel les ombres du monde tournoient sous de grands soleils. Dans chaque tableau, c’est de la lumière qui gagne, qui envahit peu à peu les cœurs obscurs de nos épouvantes. 
C’est de la poésie. Un langage nouveau aux racines ancrées dans l’Histoire des humains. De la poésie qui chante et gueule, qui murmure et puis hurle, qui se passe de mots, qui réveille la moindre forme, la moindre ligne, la moindre courbe. Dans chaque sculpture, c’est de la poésie, sonore comme une voix résonnant dans la nuit, au beau milieu d’une forêt transie, riche de mille rimes riches, inventive, audible par tous ceux qui ont un cœur. 
C’est de la création pure. Sur laquelle on pourra gloser à l’infini, écrire des tonnes de textes, les exégèses les plus savantes, c’est de la création pure, qui vient d’au-delà des mots, il faut se taire, il faut regarder, et puis ressentir, de toute son âme. 
C’est Lydie. Lydie, que j’admire, dont le travail me transporte. Devrais-je sous couvert de « bonnes manières » refréner l’élan que me procure à chaque fois l’une de ses œuvres, me forcer au nom de je ne sais quelle objectivité imbécile de m’abstenir de crier mon enthousiasme ? Je m’y refuse. C’est Lydie. Et ce seul mot résume pour moi tout entier ce que devrait être la création : une histoire d’engagement total.

Exposition visible à la Loo and Lou Gallery, Paris 3e, jusqu'au 25 novembre 2017.

L'intérieur du monde, Lydie Arickx, 415 x 292 cm, technique mixte, 2017 © Loo and Lou Gallery

L'intérieur du monde, Lydie Arickx, 415 x 292 cm, technique mixte, 2017 © Loo and Lou Gallery

Vue de l'exposition Gravité de Lydie Arickx à la Loo and Lou Gallery George V © Loo and Lou Gallery

Vue de l'exposition Gravité de Lydie Arickx à la Loo and Lou Gallery George V © Loo and Lou Gallery

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